Aïe, il veut prendre une année sabbatique !

annee sabbatiqueAvant le bac ou au milieu d’une année de fac sans éclat, votre grand ado rêve de partir loin. Des soucis en perspective pour les parents.

Le bac approche, et elle rêve de parcourir l’Australie en stop… Après quelques mois de fac vite désertée, il veut passer son brevet de plongée en Thaïlande… L’année sabbatique attire de plus en plus les jeunes en quête d’aventure et de liberté… mais affole les parents, soucieux de l’avenir de leur enfant. Bonne idée ou projet à éviter ? Année sabbatique : mode d’emploi.

Pour qui ?

« Il y a souvent une incompréhension » prévient Elisabeth Poinot, conseillère d’orientation et psychologue au centre d’information et d’orientation Mediacom (Paris X e). « Les désirs des parents ne sont pas en accord avec ceux du jeune qui se heurte en général à un refus catégorique. » Pourtant, un arrêt temporaire des études est globalement bénéfique, surtout lorsque celles-ci sont choisies par défaut. « L’année sabbatique peut être une bonne alternative à une orientation ratée ou à un besoin de plus d’autonomie. » Sont concernés les nombreux indécis quant à leur choix d’études et ceux qui ont besoin de changer d’air. « Tout dépend de l’état d’esprit. Il ne faut pas que ce soit une fuite, il doit y avoir un vrai besoin de liberté qui prend le pas sur les études », décrypte la psychologue.

 Une année vacances ?

Aujourd’hui, un jeune sur deux ne passe pas en deuxième année de fac. Au lieu de décrocher après deux mois de cours, autant profiter d’une année libre pour voyager, faire des rencontres et s’épanouir à des centaines de kilomètres de ses proches. Loin des clichés de l’année vacances passée à regarder la télé et à faire la fête, l’année sabbatique apparaît comme un temps pour respirer, réfléchir, prendre de la maturité et apprendre à se connaître… pour mieux rebondir. Mais la liberté a un coût. « Pour s’émanciper, il faut s’investir et travailler ! Tout dépend de la destination et de la durée du voyage, mais je conseille de mettre de l’argent de côté pendant l’été avant de partir. »

Renouer avec les études ?

« Tu auras beaucoup de mal à reprendre tes études ! » Un refrain que les candidats au « gap year » entendent souvent. Pour les parents, l’angoisse la plus fréquente est la peur de la démotivation au retour. Or, on constate le contraire dans la plupart des cas. « Le jeune revient souvent plus déterminé sur ses choix d’études et hypermotivé. » Pour devenir plus autonome, rien de tel qu’un voyage. Une année à l’étranger comprend son lot de moments de joie mais aussi de galères. Tout cela aide à acquérir de la débrouillardise, plus de confiance en soi, et à savoir où l’on veut aller après.

 Une expérience à valoriser ?

L’autre grande préoccupation de la famille est le trou sur le CV. Un an de perdu ? « Non, ce n’est jamais une année ratée » soutient Elisabeth Poinot. « Entre les progrès en langue, les expériences professionnelles diverses, l’autonomie gagnée, l’ouverture d’esprit et les rencontres géniales, il y a de quoi se défendre lors d’un entretien ! ». En effet, les destinations et les objectifs de voyage sont multiples : volontariat international, permis de travail à l’étranger, expérience au pair, stage de langues, ou vadrouille en stop… il y a en a pour tous les goûts.

« Aujourd’hui, on demande très tôt aux étudiants d’avoir un véritable projet professionnel. C’est un système qui correspond à certains mais beaucoup moins à d’autres. Il faut faire rentrer dans les moeurs qu’une année sabbatique bien pensée est indéniablement valorisante. » Parents, discutez donc avec votre enfant pour étudier si le projet est viable et réfléchi, tout en gardant de la spontanéité !

Le Parisien |  Marin Du Couëdic | 23 avril 2014

Lien : http://www.leparisien.fr/informations/aie-il-veut-prendre-une-annee-sabbatique-23-04-2014-3787779.php

Publié le 18 mai 2014 | | Laissez vos commentaires

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