« L’orientation ne doit pas être un casse-tête »

admission post bac

EXCLUSIF. La ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso annonce une simplification de l’admission post-bac.

C’est un mastodonte informatique sur le point de bouger. Le logiciel Admission post-bac (APB), qui digérera, à partir du 20 janvier, les rêves de 667000 lycéens de terminale avant leur grand saut dans les études supérieures, s’apprête à subir son premier choc de simplification.

C’est ce que doit annoncer ce matin Geneviève Fioraso, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. « L’orientation post-bac ne doit pas être un casse-tête pour les élèves et une angoisse pour les parents, martèle-t-elle. APB est un outil utile, mais ce n’est qu’un outil. »

 Créé en 2008 pour centraliser les demandes des élèves et mettre fin à d’homériques bousculades devant les bureaux d’inscription des universités, APB permet à 78% des élèves d’obtenir une formation dans le supérieur correspondant à l’un de leurs trois premiers vœux. Mais sa complexité a aussi renforcé les inégalités entre les élèves rompus aux arcanes de l’enseignement, et tous ces autres moins informés, ou pas assez argentés pour s’offrir les services d’un coach privé.

Une hotline pour les élèves. Première pierre de la réforme, un numéro vert va ouvrir en mars et restera actif pendant toute la phase d’orientation. Les familles pourront contacter des professionnels dans leur académie, pour se faire préciser les modalités techniques de la procédure, mais aussi pour obtenir des conseils sur les formations. Le besoin est criant. « L’an dernier, le ministère a reçu 100000 mails sur APB, en plus des coups de fil dans les rectorats et les établissements », note Geneviève Fioraso.

Moins d’intitulés de diplômes. Le système, dont le portail Internet a été relooké, a aussi subi un régime drastique et spectaculaire. Les 1800 diplômes proposés en licence ont été ramenés à 45 intitulés différents. Le même effort devrait permettre de réduire, l’année prochaine, le nombre de masters : ils passeront de 5900 à… 234. « Il faut que ces diplômes soient compréhensibles pour les familles, mais aussi dans le monde de l’entreprise et à l’international », poursuit Geneviève Fioraso. Tout un symbole pour un ministère qui a fait de la revalorisation de l’université sa priorité : les formations de faculté figureront désormais tout en haut de la liste, avant les BTS, les classes préparatoires et les écoles spécialisées.

Un calendrier révisé. Difficile de faire plus anxiogène : l’an dernier, c’est pendant la semaine des épreuves écrites du bac, en juin, que les élèves ont appris s’ils étaient reçus ou non dans l’école de leur choix. La réforme décale cette échéance d’une semaine. Le ministère n’est toutefois pas parvenu à reculer la date suffisamment pour que le couperet tombe après les oraux de rattrapage. « On y arrivera l’année prochaine, veut croire Geneviève Fioraso. Si on veut réformer, mieux vaut ne pas brutaliser. » Le mastodonte n’avance qu’à vitesse lente.

Christel Brigaudeau | Publié le 10 janv. 2014, 07h00

Source : Le Parisien

Publié le 14 janvier 2014 | | Laissez vos commentaires

Classés dans :

Laisser un commentaire