Plaisir ou déplaisir

J'aime, j'aime pas

J’aime, j’aime pas ! voila l’alternative que se donne les ados, la plupart du temps, sur leurs apprentissages. En face, les parents, contrariés de voir que leurs ados risquent de ne pas travailler assez, rappellent les règles de la morale la plus basique, du genre : tu crois que j’ai toujours envie de faire moi !!! non mais, un ? bon alors ! Tu crois qu’on me demande mon avis ? bon alors tu travailles parce qu’il faut travailler c’est tout ! Avec l’alternative : c’est pour toi que tu travailles ! Certes cette explication est tout à fait disons…cohérente toutefois est-il possible d’y rajouter une pointe de diplomatie ou une once de vertu pédagogique ? Croyez-vous qu’il va vous répondre : merci pour cette projection d’un avenir de labeur triste et peu jouissif ? Non toutefois cela sera dans sa tête l’image de sa vie future.

Nous vous proposons donc au lieu de répéter les éternelles injonctions : travaille ! avec le sens de : tu ne travailles pas assez, est-il possible de le laisser exprimer ses émotions, en priorité, puis de les accepter et enfin de générer l’espoir?

Un exemple : il ou elle rentre contrarié(e) après une journée fatigante et des résultats plus que moyens. Il (elle) se précipite sur son ordi, sans dire un mot, cela vous accable. Dans cette situation pensez-vous que lui faire la morale ou lui expliquer que son avenir est compromis, à moins que vous exprimiez votre déception, en place et lieu de votre anxiété,  soit la carte de la réussite ?  Pourriez-vous retarder un peu l’expression du parent gendarme pour exprimer celle du parent emphatique ? Une suggestion : Que s’est-il passé, de différent, de ce que tu  avais imaginé ? Quelles sont les raisons de ta tristesse, de ton abattement ? S’il y avait des solutions évidentes et connues de lui (d’elle), croyez-vous vraiment qu’il(elle) fait exprès de ne pas les utiliser ?

Un exemple, vous êtes en cours de gym, le prof vous propose une posture, vous la faîtes et pourtant il revient vers vous pour vous corriger.  Avez-vous tout compris de cette correction ? êtes vous capable de la refaire ? Si vous regardez les autres élèves comment les trouvez-vous ? Imparfaits ?

Quand votre ado vous dit j’aime, j’aime pas, n’est-ce pas une manière de dire:  j’aimerais faire et cela ne marche pas, alors je n’aime pas me confronter à quelque chose de difficile pour moi et qui ne me réussit pas !

Je vous suggère, dans ce cas, d’être à la fois compréhensif(ve) et force de propositions : Je comprends, ce n’est pas facile de se confronter à des choses difficiles, complexes et pas très naturelles pour toi. Tu n’en as que plus de mérite, cela m’est déjà arrivé aussi dans le monde professionnel. Il ne sert à rien d’être abattu mais de regarder si tu comprends tes erreurs et surtout les consignes. 9 fois sur 10 l’ado ne comprend pas les objectifs de l’enseignent ou ses attentes. J’ai vu nombre d’élèves débiter leurs cours par cœur en étant particulièrement déçus par leur note. Que représente cette note pour toi ? par rapport à TES autres notes ? Et non celles des autres. Sais tu ce que le prof attend de toi ? Dans quel état d’esprit es-tu pour aborder ce DST ? Le DST était il conforme à ce que tu attendais ?  Ainsi, vous ne jugez pas, vous proposez une analyse de la situation. Bien sûr ce n’est pas facile car vous même êtes habitué(e) à raisonner autrement, à vous traiter… de nul(le) par exemple ? 🙂

L’ado peut avoir tendance à aller sur le terrain de l’affectif, mon prof ne m’aime pas, je n’aime pas cette matière.  L’idée est de lui faire prendre conscience que oui c’est mieux quand on est aime ou que l’on est aimé, mais le principe d’apprendre repose sur la découverte, la curiosité. Quand il était enfant, il a découvert les puzzle ou le jeu de l’oie et il n’était pas dans un principe de réussite ou d’être aimé mais dans un principe de découverte, de nouveauté, d’imagination, de relation aux autres, qu’est-ce qu’il va se passer après ? etc…C’est la pression et les enjeux qui ont changé la donne. Re-développons la notion de découverte de soi et des apprentissages. C’est l’étymologie même du mot appréhender qui signifie saisir par l’esprit.

C’est l’année du bac français, des vœux sur APB ou du bac français ? Certes il(elle) peut se tromper et…pour qui est-ce le plus grave ?

Pour ceux qui le souhaitent nous pouvons élaborer avec vous, les questions qui soutiennent les ados. Vous pouvez aussi regarder avec lui(elle) cette vidéo.

A très bienôt

Publié le 6 mai 2016 | |

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